Lorsque Pascale a rencontré Gary, elle venait du Sud de la France. Après un bac de Lettres et Arts Plastiques, elle a découvert le monde de l’agriculture. Curieuse de tout, elle s’est intéressée aux métiers de la terre et d’abord à la vigne de la famille de Gary. Puis, Pascale a eu envie de se former et a fréquenté le lycée agricole de Saintes.
En 1993, Gary a repris l’exploitation viticole familiale et les champs de céréales, rejoint par Pascale en 1997. Depuis une dizaine d’années maintenant, le couple a une forte implication environnementale : préservation de la biodiversité, réflexion autour de l’élimination des traitements chimiques, valorisation des cultures dans un but écologique, observation du vivant, travail en local et en groupes. Ils veulent avant tout être logiques dans leur envie de protection de la nature et de développement durable tout au long de la chaîne, depuis la graine, jusqu’au consommateur.
C’est ainsi qu’en 2007, suite à leur réflexion permanente sur « comment cultiver et vivre en harmonie avec la terre », Pascale et Gary se lancent dans la culture du chanvre. Une culture pas si nouvelle que cela en Charente-Maritime, puisque cette plante fournissait déjà le cordage pour les bateaux de Louis XIV, grâce à la Corderie de Rochefort.
Une plante pour la révolution verte
Le chanvre est une plante textile et alimentaire. Elle évolue en couvre-sol, ce qui empêche les mauvaises herbes de s’installer, évitant le désherbage. Autre avantage, elle n’a pas de prédateurs et n’est pas sensible aux maladies, ce qui évite tout traitement.Ses graines fournissent une huile alimentaire très riche en oméga 6 et oméga 3, avec un petit goût de « noisette » très typique. La paille de chanvre est transformée en paillage de jardin, litière pour animaux, ou encore introduite dans les enduits de l’éco-habitat ou transformée en laine isolante. Sa fibre, très solide, a des propriétés isolantes que nous redécouvrons aujourd’hui.
La sensibilité artistique de Pascale s’exerce dans chacune de ses actions et dans son métier au quotidien.
Elle veut tendre vers « le beau », comme elle dit. Il faut comprendre bien sûr le sens esthétique, mais surtout le « bon », l’avenir, l’ouverture vers les autres, la transmission aux générations futures. Ce monde plus beau est déjà bien concret à la Ferme de l’Orée.