Après avoir ouvert l’exploitation familiale au maraîchage et à l’élevage de veaux et de poules, Élodie Dubut complète la diversification de sa ferme en adoptant des cochons. Une nouvelle occasion pour les consommateurs d’acheter du local dans le respect du bien-être animal.
Élodie représente la troisième génération de polyculteurs-éleveurs de bovins à Saint-Georges-des-Coteaux. Son grand-père a débuté en louant des terres et des bâtiments. Dans les années 70, la décision de construire une salle de traite et une stabulation, marque le début de l’émancipation. Lorsque le père d’Élodie reprend l’exploitation en 1989, il s’associe et s’agrandit, jusqu’à élever 80 vaches et cultiver 140 hectares. Dans cette ambiance agricole, Élodie et son frère grandissent, sans jamais se dire que l’un deux reprendra les rênes.
La puissance d’un milieu
Élodie est en BTS Protection de la nature et environnement lorsque le déclic se fait : « Le besoin d’expliquer et de défendre le milieu paysan auprès des autres étudiants m’a révélé combien ces racines étaient fortes en moi ». A partir de là, elle suit une licence en agro-écologie, tout en donnant la main à son père, désormais seul propriétaire de l’exploitation. D’abord salariée, Élodie s’installe en GAEC avec lui en 2011.
Se diversifier pour s’enrichir
L’activité sur 150 hectares et avec 70 vaches laitières ne satisfait pas complètement Elodie. Elle se répète qu’il faut diversifier et optimiser chaque production. L’enrichissement se trouvant autant dans la valorisation des produits, que dans un système de vente directe propice au dialogue avec les clients.
En 2016, le GAEC dédie 30 ares à la culture de la pomme-de-terre. L’année suivante, place est faite à l’élevage de veaux élevés au seul lait maternel. En 2018, c’est l’arrivée des poules rousses, au tempérament curieux et babillard. En 2019, au tour des potimarrons et courges butternut de prendre leurs aises.
Avec le prochain départ à la retraite de son père, Élodie s’est projetée comme seule cheffe d’exploitation. Puisque son cœur penche du côté des animaux, elle diminue le cheptel de vaches pour accueillir en 2022, ses premiers cochons : «Je ne vois pas mon métier comme séparé de ma vie. Presque chaque jour de l’année, la journée défile de 6h à 19h. Appeler, toucher, soigner les bêtes me remplit d’une joie simple ».
En provenance d’Archiac, les porcelets sont accueillis avec du petit lait. De race plutôt rustique (un croisement de Duroc et Piétrain), ils sont élevés pendant 7 mois avec du maïs, des pois et de l’orge. Installés à l’ombre dans une travée de bâtiments, ils profitent chacun de presque 4m² de paille pour grossir et s’étaler à leur aise.
A déguster tendrement
Que leur viande persillée ait le même goût que celle des cochons élevés par ses grands-parents, est la plus belle des récompenses pour Élodie. Abattus à Chalais et directement transformés par un prestataire du pays Nantais qui ne travaille qu’avec des éleveurs, les porcs deviennent un assortiment de produits gouteux, exclusivement vendus en local.
Le sens du vivant
Le souhait d’Élodie de diversifier l’élevage s’inscrit dans un rapport global au vivant : « La nature fait que mes plantes poussent pour donner à manger aux animaux et aux humains. C’est pourquoi j’aurai toujours des vaches, dont le fumier limite les apports azotés extérieurs. Et allonger le temps de rotation des cultures maraîchères, limite les pressions des maladies et des insectes. Mais il faut trouver le juste équilibre. Mon mari, ma petite fille et moi, sommes des locavores : nous choisissons le produit les plus simple et le plus près de chez nous. Aussi, j’aime expliquer aux clients qui viennent acheter des œufs, de la viande, des légumes, comment et pourquoi on cultive de telle ou telle manière. Discuter avec eux est ma cerise sur le