A quelques centaines de mètres du fleuve Charente, le long de la départementale qui relie Saintes à Cognac, il y a un royaume coloré qui ne demande qu’à livrer ses odeurs, sa palette multicolore. Jean-Luc Liénard, le maître des lieux vous guidera dans son espace sous serre, d’un seul tenant, s’étendant sur 2500 m². Né à peu de kilomètres de là, à Chérac dont la vocation viticole n’est plus à démontrer, Jean-Luc avoue volontiers que c’est la nature qui l’a pris, comme kidnappé. « Cela me semblait logique d’évoluer dans la nature. J’ai un peu tâtonné au début, dans l’agriculture, dans l’élevage et puis mon choix s’est porté sur l’horticulture ».
Il va effectuer quelques stages à Cherves (16) pour savoir « ce qu’il ne fallait pas faire », en tout cas apprendre que rien ne correspondait à l’image qu’il se faisait de l’horticulture. « Je n’y voyais que de la productivité alors que je me projetais plus dans la diversité naturelle ».
Le seul moyen de savoir si c’était la bonne voie fut de s’installer à son compte, ce qu’il fait en 1997. Avec actuellement ses trois associés cogérants et ses deux ouvriers, il débute avec 1 500 espèces botaniques différentes : à présent, il est fier d’en présenter plus de 5 000.
Des catégories aux qualités et diversités insoupçonnées
Il faudrait prendre une encyclopédie pour recenser toutes les catégories de plantes connues sur notre planète. Il en disparaît, on en voit évoluer et on en découvre des nouvelles. Il suffit de déambuler dans les serres de « Secrets de Jardin » pour en rencontrer de nombreuses aux noms tarabiscotés mais qui feront leur effet dans votre jardin, sur votre terrasse ou balcon. Laissez-vous guider et rangez votre encyclopédie pour l’instant, sauf si les orthographes vous interrogent.
Dans les plantes rustiques, dites vivaces, vous aurez le choix entre les campanules, les géraniums, les dianthus ou œillets.
Les plantes dites méditerranéennes comme les oliviers, celles de la famille des phormiums ou agavacées, celles de la famille des immortelles comme les helichrisums vous séduiront sûrement telles les plantes grasses succulentes qui comme leur nom ne l’indique pas, sont à réserve d’eau et de nourriture comme les cactus, les crassula, les euphorbes. Il en existe plus de 100 000 espèces sur la Terre.
Les plantes dites à massif, à plantation printanière, serrent leurs rangs avec les verveines, pélargonium (géranium) ou cuphéas.
Rajoutons les plantes acidophyles, dites à terre de bruyère, comme les camélias, les azalées, les pierris très décoratifs, continuons avec plus de 4 500 variétés de rosiers, à grosses fleurs, buissons, tiges, paysagers et arrêtons nous sur les orchidées. Jean-Luc Liénard en montre 400 sur les 30 à 35 000 espèces disséminées sur le globe dont une soixantaine dans les Charentes. La plus représentative pour le grand public est la phalaeonopsis mais des amateurs très au fait apprécient les plantes de collection que l’on trouve peu ailleurs, tant ce sont des sujets atypiques du monde végétal. C’est le cas des hoya, des hibiscus qui poussent habituellement dans les zones tropicales humides.
« C’est une espèce à laquelle je suis très attaché sentimentalement : j’en possède 37 variétés sur plus de 400 recensées ».
N’oublions pas les plantes à offrir, les quelques 50 espèces de graminées, les arbres et arbustes, à ombrage et fruitiers, du platane au cerisier, de décoration, de haies champêtres sans omettre le secteur des agrumes (orangers, citronniers), et celui des plantes aquatiques.
Tout ce monde végétal est énuméré dans sa diversité mais il faut reconnaître qu’en visitant les serres, il y a des secteurs entiers oubliés que notre passionné des fleurs se fera un plaisir de vous montrer.
Champignons et insectes : médecins des plantes
Toutes ces fleurs, ces plantes qui vivent ensemble ne sont pas exemptes de parasites ou de maladies. La culture se fait en connaissance de cause, sans excès. Des moyens ingénieux et simples seront utilisés pour éviter les produits chimiques définitifs.
Le premier d’entre eux est le traitement avec des insectes lâchés dans les serres et qui luttent contre les parasites que sont les syrphes, les acariens.
Un autre moyen consiste à pulvériser au revers des feuillages des champignons qui luttent également contre les insectes trop gourmands ou dévastateurs.
A certains moments de la journée, vous entendrez sûrement pépier quelques oiseaux qui se sentent à leur aise dans cet espace et animent de leurs chants les plantations.
On vient des deux Charentes et également de l’Hexagone pour visiter les lieux.
Et quand Jean-Luc Liénard a un peu de temps, il va aux Floralies de Cognac pour remporter à quatre reprises, le premier prix pour l’ensemble des décors exposés : récompenses de l’esthétisme, de l’originalité et de l’inédit.